Découvrez les douze photographes pré-sélectionnés de l'édition 2021
Gil Fornet
“Holy Days”, quand les photos de vacances deviennent une poésie sur lʼécoulement du temps. “Identités & Territoires / sous le Grand Paris, des femmes et des hommes” est un documentaire photographique réalisé au moyen format argentique en 2019 sur les employés de la Société ECT, une société spécialisée dans le traitement des terres issues des travaux du Grand Paris. Ces photographies sous le prisme artistique pour lʼinstitutionnel racontent lʼimmense chantier. Le parti-pris du dyptique portrait-paysage augmente le regard, permet dʼimaginer autrement lʼentreprise et de se laisser transporter, de prendre le temps.
Lionel Briot
Comprendre les mécanismes des comportements humains constitue la base de mon travail dʼauteur. Si, dans sa définition générique, lʼentreprise est effectivement un organe structuré, managé et administré, il faut entendre que chacune à lʼinstar de la famille est unique. Lʼentreprise est un lieu dʼéchange. Elle nʼest rien, immensément rien si elle nʼest pas synonyme dʼosmose et dʼélan commun. Si diriger est bien lʼacte suprême, la seule réussite qui vaille ne tient pas dans lʼéquation de bilans, mais dans celle dʼun groupe responsable devenu cellule citoyenne. Les superpositions de couches sédimentaires et de groupes qui se constitues, construisent des flux dynamiques dʼéchange et de partage comme moteurs de la vie pour que le mouvement ne sʼarrête jamais.
Bertrand Desprez
http://www.bertranddesprez.com
La facture instrumentale est une histoire de famille comme le sont les domaines viticoles. La passion du vin, celle des notes justes. On pourrait mettre en parallèle les couleurs, les matériaux : le bois des instruments à vent et celui des fûts, la couleur cuivrée des trompettes chez Selmer, du bois chez Buffet- Crampon et lʼatmosphère automnale des vignes dans le domaine Bourgeois près de Sancerre. Cʼest la transmission des valeurs, le savoir-faire de métiers manuels qui appellent un partage des valeurs que sont lʼécoute et lʼhumilité.
Jʼavais initié ces travaux il y a quelques années lors de commandes pour le département des Yvelines ou pour un magazine russe dʼœnologie. Jʼai gardé une envie de prolonger lʼexpérience.
Melissa Schriek
https://melissaschriek.cargo.site
Melissa Schriek, de nationalité Hollandaise, est diplômée de lʼAcadémie royale des beaux-arts de la Haye. elle vit et travaille entre Amsterdam et la France.
Melissa Schriek est représentée en France par La Company.
Expositions
2021 : Exhibition of The City is a Choreography at RAUM, Utrecht (NL) / Solo exhibition of The City is a Choreography at Book and Sons, Tokyo (JP).
2020 : Solo Exhibition at DOT Berlin (postponed to 2021) / The City is a Choreography at Melkweg/Milk
Amsterdam / The City is a choreography at Pakhuis de Zwijger until March 2020 / The Lookʼ from The City is a Choreography at Laurenskerk in occasion of World Press Photo and Rotterdam Photo.
2019 : Festival, Düsseldorf – 05/08 September 2019 (GE).
2018 : Fotofestival Schiedam – 18/28 October 2018 (NL) / Graduation Exhibition, Royal Academy of Art, The Hague (NL)/ The family of no man, curated by Brad Feuerhelm and Natasha Christia, Cosmos, Rencontres dʼArles (FR)
Sexysoap at Sexyland, Amsterdam (NL) / Weimar walk-in, The Hague (NL). 2017 : Market place, Manchester (UK) / Fabulous Failures, The Hague (NL), curated by Erik Kessels.
2016 : Baobab, The Hague (NL).
Prix
2021 : The City is a Choreography is nominated as one of the best Dutch design books of 2020.
2020 : “The Intersection” Shortlisted for Palm Photo Prize 2020 / The City is a
Choreography shortlisted for Krakow Photo Month SHOWOFF / The City is a Choreography shortlisted for GetxoPhoto.
Livres
2020 : “The City is a Choreography”, auto-edition.
2018 :Thesis “tête a tête” : Researching the role of the photographer when exploring human relationships Newspaper of the work “Promenade” – Sold out.
Stéphanie Tétu
www.lacompany.net/artistesstephanie-tetu
Depuis quelques temps, Stéphanie souhaite développer un projet autour de lʼagriculture et plus précisément du lien très étroit qui réside entre la vie personnelle et professionnelle dʼun agriculteur. Avant tout une histoire de transmission, le monde agricole est un savoir-faire qui se partage de génération en génération et berce les souvenirs dʼenfance de beaucoup dʼagriculteurs.
Récemment, Stéphanie a réalisé une commande commerciale pour Candia. Elle a séjourné quelques jours chez une famille dʼexploitants laitiers en proposant des images très touchantes qui témoignent de beaucoup dʼhumanité et de lʼémotion dʼun “métier-passion”. Les deux enfants sont, eux aussi, très actifs dans lʼactivité de la ferme et sʼimpliquent beaucoup dans les tâches du quotidien. Cela faisait déjà un moment que Stéphanie réfléchissait à la façon dʼaborder son sujet. Cette rencontre lui a donné la réponse : la transmission générationnelle.
Cʼest tout naturellement que le travail de Stéphanie Tétu sʼintègre à ce prix, le thème de la famille et lʼentrepreneur
se conjuguant parfaitement dans son projet… Il est même parfois impossible de les différencier!
Stéphanie a identifié plusieurs familles quʼelle souhaiterait photographier. Voici le lien vers une des exploitations agricoles sur laquelle elle envisage de travailler sur ce thème de la famille et de lʼentreprise : https:// www.manoirequivocal.com/fermedemoux.
Thierry Bouët
Un travail photographique doit se lire comme une histoire, de page en page. Après une recherche approfondie parmi les entreprises familiales françaises, je mʼarrête sur lʼune dʼentre elles. Ils sont charpentiers de père en fils. La dimension des matériaux et des ateliers mʼintéresse, elle appelle un travail à grande échelle. Reste à introduire une histoire familiale de laquelle naît un projet, puis une entreprise. Je découvre un atelier lorrain qui participe à la reconstruction de Notre-Dame. Cette aventure est celle de Le Bras Frères.
RACINES
Le Bras Frères est une entreprise familiale spécialisée dans la couverture, la charpente et le patrimoine français. La société est fondée par Louis Le Bras en 1954 à Jarny en Lorraine. Invalide à 47 ans après une surexposition à lʼamiante, ses cinq fils prennent la suite et développent lʼentreprise. Les valeurs de construction, de valorisation et de transmission sont enracinées là.
TRONC
Sans charpente, un édifice sʼécroule. Le bon sens est la cheville ouvrière du charpentier. Julien Le Bras souligne que sa fonction de dirigeant est aussi celle dʼun technicien, dʼun comptable, dʼun juriste et dʼun psychologue. Une entreprise nʼest pas seulement un patrimoine ou un héritage, elle est avant tout un chemin. Dans lʼépopée, la famille incarne la souche. Courage, volonté et persévérance sont inscrits dans les veines du bois. Les 260 salariés font partie de la famille. Comme elle, ils se lèvent chaque matin malgré le tribut dʼeffort physique et de fatigue. Ils aiment leur travail et Le Bras Frères est “la plus belle société familiale de France”.
Les photos qui figurent dans le reportage ont été réalisées en une journée. Elles sont une base de travail.
Géraldine Aresteanu
En Novembre 2014, jʼai eu envie et besoin de passer plus de temps avec les gens que je photographiais afin de mieux les connaître et les comprendre. Le projet 24H est né. 24 heures, cʼest la durée pendant laquelle je partage et je photographie le quotidien dʼune personne – Mihai pêcheur dans le Delta du Danube, Jean-Christophe Rufin écrivain, Odette ancienne agricultrice de 91 ans, Bruno créateur de vélo…- ou bien dʼun lieu – service de réanimation pendant la crise de la Covid au CHRO, la rédaction et imprimerie du quotidien Les Échos, lʼusine Augros qui fonctionne en 3 fois 8h…-.
Dans une entreprise le temps long du projet 24H mʼapporte un rapprochement avec les collaborateurs qui perdent peu à peu leurs inquiétudes face “à la photographe”, celle-ci leur devient familière et je commence à faire presque partie “de la maison”. La frontière entre vie privée et vie professionnelle est très mince pour un entrepreneur et quasi inexistante lorsquʼil est question des agriculteurs dont le lieu de travail est souvent le lieu de la vie familiale. Les enfants sont alors initiés aux divers travaux de la terre soumis au rythme des saisons et aux impératifs de la météo.
Les mots “famille” et “passion pour son métier” dans votre appel à candidature mʼont interpellée! Jʼai donc choisi de vous présenter le 24H de Pauline et Paul-Henri Leluc entrepreneurs- agriculteurs qui ont crée en parallèle de lʼexploitation une distillerie pour faire la vodka de Faronville à base de leurs propres pommes de terre. Bienvenue sur lʼexploitation et dans la famille Leluc !
Bastien Deschamps
Série Famille : Lʼécole LWS Pak Mei ouverte à Paris en 2011 par Sifu Benjamin Culos, est un lieu de rendez-vous et de partage où les pratiquants de tous âges et milieux sociaux sʼentraînent ensemble, échangent leur passion et se lient dʼamitié. Lorsque ceux-ci atteignent le niveau de disciple, ils sʼintègrent dans la structure de lʼécole inspirée de la conception chinoise. Cette série sera composée dʼun mélange de clichés capturés en Chine dans lʼécole de Siyé Lao Wei San ces dernières années et de nouvelles photos dans lʼécole LWS Pak Mei à Paris.
Série Entrepreneur : La micro-brasserie urbaine Croix de Chavaux Brewery sʼest ouverte au sein dʼun atelier dʼartistes de 2 000 m² en 2019. Au sein dʼune atmosphère “artsy” et décontractée, assez typique de Montreuil, lʼéquipe de la brasserie nʼen crée par moins une bière de qualité dû à un processus minutieux et exigeant ainsi quʼun important savoir-faire. Le confinement lʼa conforté dans son idée de brasserie artisanale qui vend sa production sur place pour créer un vrai circuit court. Le voisinage de ce quartier résidentiel a découvert que lʼon brassait de la “bonne craft beer” à côté de chez lui.
Les noms des cuvées ont un petit côté “marlou” bien vu dans le quartier, à lʼimage des deux Ipa, Narvalo et Michto. Cette série se concentre particulièrement sur le coté alternatif et local de la brasserie, mais également au travail acharné fournit par son équipe.
Nicolas Guiraud
Les séries sont issues de deux commandes corporate dans les hauts de France pour le groupe Carrière du Boulonnais spécialisé dans lʼextraction de la pierre et le travail du minéral et lʼentreprise de génie civile et béton Déscamps- Lombardo.
Pour la famille, jʼai interprété une phrase du CEO de Décamps-Lombardo : “Les hommes et les femmes sont le patrimoine de lʼentreprise”. Tant dans le type de management qui intègre tous les employés, quelque soit leur qualification dans des ateliers créatifs au service de leur métier, que dans lʼesprit de corps de ces hommes, jʼai constaté lʼexistence dʼun véritable lien de parenté proche dʼune définition large de la famille au sein de cette entreprise.
Le groupe CB est une entreprise familiale de 650 collaborateurs, dirigée par les frères Poulain, spécialisée dans lʼextraction de la pierre et le travail du minéral. Le groupe mʼa donné, dans le cadre dʼune carte blanche, à traiter une commande sur la plus grande carrière de France, celle de Ferques à proximité de Calais.
Jʼai immédiatement été fasciné en découvrant ce gigantesque amphithéâtre calcaire qui abrite un infra-monde étrange et singulier. Des ingénieurs, des terrassiers, des chimistes, des artificiers, des conducteurs de chargeuses. Tous travaillent jour et nuit à extraire la pierre comme on travaillerait la terre : une activité rude, noble, technique, dangereuse et primitive.
Mon approche est conditionnée par ma pratique du surf : observer longuement une vague, comprendre sa mécanique et ses dangers pour se placer au bon moment au bon endroit. Le repérage me permet ainsi de digérer le sujet avant même de lʼaborder et de découper mes journées de prises de vues.
Attaché à une forme de théâtralité scénique, jʼai choisi une approche sérielle pour traiter certains éléments : les portraits, les enrochements, les réserves de granulats. Je souhaitais en effet mettre en valeur la beauté brute des hommes et des matériaux qui disparaitront dans lʼélévation de nos villes.
Xavier Renauld
wwwxavier-renauld.com
“PremierPlan” est composé, à lʼinitiative de Xavier Renauld, de photographes et dʼune réalisatrice, plongés, eux aussi, dans la tourmente sanitaire. Frères dʼarme, ils questionnent avec empathie et sensibilité ces commerçants qui expriment de façon parfois surprenante, quelque fois intime, mais toujours sincère, les moments intenses de vie professionnelle et personnelle vécus ces derniers mois. Anecdotes drôles et considérations philosophiques alternent. Sans fard, ils nous racontent les émotions qui les traversent : abattement, sidération, résilience.
Entrepreneur dans lʼâme, ils nous expliquent leur situation professionnelle et leur combat pour faire vivre leur activité. Ce projet a lʼambition dʼêtre le plus exhaustif possible, à la mesure de cette crise. Il parle des commerces de détails, et plus généralement des professionnels en contact avec le grand public. Ces photographes sillonnent les quartiers commerçants des villes de lʼIle de France, et proposent le projet, au hasard de leurs déambulations.
Surprise des rencontres, spontanéité des propos et variété des situations garanties ! Une richesse de portraits et dʼillustrations photographiques, de témoignages audio et de clip vidéos diffusés quotidiennement sur les réseaux sociaux.
Lucas Bourgine
https://www.instagram.com/lbourgine/
Lʼintersection entre la famille et lʼentreprise me passionne car jʼai grandi dans le contexte dʼune entreprise familiale que mon grand-père a créée et que mon père a poursuivi. Je photographie ma famille à chaque fois que jʼen ai lʼopportunité. Lʼusine familiale est un endroit magique où je peux me balader pour créer des images dans ces espaces auxquels jʼai moi seul accès. Cela crée une dynamique surréelle, une intimité avec ces lieux. Jʼaimerais approfondir cette relation entre lʼusine et le patrimoine dʼune entreprise familiale.
Jʼespère pouvoir créer un projet où il nʼy a pas de frontière entre lʼentreprise et la famille et en montrer la symbiose.
Jean-Francois Spricigo
http://www.joug.org
Jʼai toujours positionné mon regard sur ce que je sens et non ce que je sais (ou crois savoir…). Ainsi, il me plaît dʼenvisager une vision de lʼentreprise qui replace le ressenti au centre et non un supposé idéal qui finalement efface toute singularité. Il ne sʼagit pas de prétendre être unique dans la perfection,mais rejoindre sereinement lʼunicité de chacun à travers la justesse. Sisley a soutenu mon exposition au 104 Paris en 2003. Depuis jʼai eu le privilège de me rapprocher de Philippe dʼOrnano son directeur et nous envisageons dʼemblée dʼautres visions de lʼentreprise à véhiculer ; sʼextraire de la doxa édictée par le marché (dont on ne sait finalement pas vraiment qui il sert) pour privilégier la simplicité et les singularités de chacun dans la société. Jʼaime à penser que la rentabilité peut sʼaccorder avec le bien être de tous et quʼune personne épanouie dans son travail produit non seulement mieux, mais aussi avec joie.
